Muriel Nabet
Muriel Nabet

Comme un rêve bimillénaire enfoui dans l’inconscient collectif, pour beaucoup de juifs de Galouth (exil en hébreu), monter en Israël représente à la fois un aboutissement, la fin de l’exil, mais également un renouveau, presque une renaissance, dans leur vie. Incontestablement l’Alyah va très vite s’avérer être un changement majeur dans leur existence, tant individuel que familial, voire une cassure qui va permettre une reconstruction.

Avant même de franchir ce cap, le futur immigrant doit avoir de profondes motivations, idéologiques ou spirituelles, et accepter le  fait que son niveau de vie va inévitablement baisser – sauf s’il est retraité. 

Paradoxalement, cette baisse du niveau de vie va s’accompagner d’une amélioration de sa qualité de vie. Pour être clair, certes l’olé ‘hadach va avoir beaucoup plus de difficultés à assurer financièrement son quotidien mais ses besoins seront moins importants, tant le cadre de vie en Israël compense, en partie bien sûr, cette baisse du pouvoir d’achat. Les priorités vont changer : il n’aura plus besoin de débourser des centaines d’euros pour scolariser ses enfants dans des établissements privés dans le but de le protéger ni de prévoir un budget vacances pour la période estivale puisqu’il aura sur place, à une heure de route maximum, une plage à proximité de son domicile et des microclimats qui lui permettront de se dépayser selon son humeur : plongée sous-marine à Eilat, randonnée dans le Golan ou encore sites historiques à Jérusalem. Par ailleurs, sa vie sociale sera bien plus intense que dans son pays d’origine parce qu’une fois en Israël, il va faire partie d’une nouvelle famille, les immigrés francophones. Et oui, très souvent, nous immigrés venus de France ou d’ailleurs, avons laissé la plupart de nos proches et, en conséquence, nous avons éprouvé le besoin de reconstituer ici un cercle familial. C’est ainsi, que dans les bar-mitsvah, mariages et autres occasions, les anciens camarades de l’Oulpan deviennent des amis intimes, bien plus que ne le seront désormais, du fait de la distance, les cousins, oncles ou tantes restés « là-bas ». Et puis, en Israël, il est enfin possible d’inviter ses collègues de travail aux événements familiaux alors qu’en Galouth, on se voyait mal inviter son patron à la Brith du nouveau-né…
Mais c’est surtout, le sentiment de sécurité que l’on éprouve en Israël qui contraste particulièrement avec ce que l’on a connu dans le pays d’origine, car on peut enfin laisser sortir ses enfants sans craindre une agression. Cet environnement très propice va permettre un épanouissement personnel, pour les ados je dirais même un paradis terrestre, qui va jouer un rôle très important lorsque des périodes d’angoisse liées à des soucis en matière d’emploi ou financiers vont survenir. Je dois dire d’ailleurs, qu’en plus de dix ans que je vis en Israël, les familles que j’ai vu repartir en France en raison des problèmes d’argent et de travail, sont, à l’exception d’une seule, toutes revenues dans les deux ou trois ans qui ont suivi leur départ. Toutes d’ailleurs, à leur retour, m’ont avoué que leurs enfants n’arrivaient pas du tout à se faire à la vie hexagonale après avoir goûté à l’ambiance blanc-bleu.

Pour essayer d’atténuer, tant que faire se peut, cette baisse du niveau de vie, le candidat à l’Alyah doit se préparer bien en amont.
Tout d’abord, il est très important d’apprendre l’hébreu avant d’arriver ici de manière à ne pas perdre de temps avec les bases de la langue et d’intégrer, à l’oulpan directement, un groupe d’un niveau avancé, ce qui lui permettra d’entreprendre plus rapidement une recherche d’emploi. Par ailleurs, dans la majorité des cas, il doit préparer sa reconversion professionnelle. En effet, en raison de l’écueil de la langue, de son manque d’expérience sur le marché du travail local ou, plus simplement, des différences juridiques pour les avocats (les lois du pays ont pour base principale le droit anglo-saxon alors qu’en France elles relèvent du droit roman) ou fiscales pour les comptables, l’olé ‘hadach devra envisager une nouvelle voie professionnelle ou intégrer des formations, en hébreu, pour s’adapter aux exigences du pays. Une personne exerçant le métier de commercial en Belgique ou en France ne pourra pas toujours envisager la même activité en Israël. Pour un ancien commerçant il ne faudra surtout pas se précipiter à ouvrir ici un magasin, mais il sera bien plus judicieux de travailler comme salarié durant au moins deux ans dans une affaire similaire à son domaine, pour avoir le temps d’étudier les particularités du marché, les périodes creuses ou, au contraire, de forte demande, connaître les fournisseurs et se faire une idée des coûts (taxes locales, fiscalité, salariés…). Pour le corps médical, il existe des cursus bien spécifiques et le tout est de s’armer de patience et de retrousser ses manches. Sur ce point, il faut savoir que contrairement à la France, en Israël pour être médecin généraliste, il faut être diplômé d’une spécialité puisque, par nature, un généraliste est confronté à un domaine beaucoup plus vaste qu’un spécialiste. De nombreuses caisses d’assurance maladie cherchent d’ailleurs à recruter des médecins francophones pour pouvoir suivre leurs patients français devenus de plus en plus nombreux.

Pour tenter de faire l’impasse sur ces étapes de la reconversion et de la formation, de nombreux olim optent pour l’alyah boeing ou bien encore le travail dans les fameux call centers. Nous connaissons tous, dans notre entourage, des personnes qui n’ont pas eu d’autres choix que d’opter pour ces situations.
L’alyah boeing peut éventuellement être une solution, uniquement s’il n’y a pas d’enfants scolarisés. Certes, il est rassurant de savoir que les entrées d’argent resteront quasiment stables mais à quel prix pour la santé et, surtout, l’équilibre de sa famille. Comment peut-on envisager à long terme une intégration réussie lorsqu’au moins un conjoint est contraint à des déplacements trop fréquents, alors même que du fait du changement radical engendré par l’alyah, les proches ont plus que jamais besoin d’être unis face à toutes les difficultés qui ne manqueront pas de surgir ? Dans ce cas de figure, les familles concernées continuent à vivre et à se comporter comme si elles vivaient encore dans leur pays d’origine sans chercher à s’adapter à une société littéralement différente. Les familles concernées n’ont du coup pas l’opportunité de fréquenter des hébraïsants puisque les parents ne travaillent pas ici et par ricochet, leurs enfants mettent beaucoup plus de temps à acquérir la langue que les autres olim. Leur vocabulaire reste très rudimentaire et leur portera tord dans leur scolarité.

Pour les personnes qui travaillent dans les call centers, il s’agit d’un moyen rapide d’avoir une activité professionnelle en Israël, en particulier pour ceux qui se situent dans une tranche d’âge où la recherche d’emploi sur le marché local sera forcément plus difficile. Cette solution comporte pourtant deux inconvénients majeurs, la rémunération très faible d’une part et l’évolution quasi-inexistante d’autre part, et bien sûr le fait de ne côtoyer que des francophones sans possibilité aucune de pratiquer l’hébreu. Cette situation doit absolument être provisoire faute de s’enfermer dans une spirale dont très peu arrivent à sortir.

Conscient de tous ces facteurs, le futur immigrant, qu’il soit célibataire ou qu’il ait à sa charge une famille doit prendre en compte une période d’inactivité plutôt longue ou à bas revenus durant laquelle l’allocation du Ministère de l’Intégration ne pourra pas suffire.
Pour une Alyah optimale, le mieux est de disposer d’un pécule permettant de tenir plus d’un an minimum sans entrées d’argents significatives. C’est pourquoi, avant de franchir le pas, le choix de la ville où le candidat à l’Alyah souhaite s’installer sera déterminant. Ce n’est pas parce qu’il a de la famille ou des amis quelque part, ou que la cité lui semble agréable à vivre qu’il devra établir sa résidence. Le critère premier qui guidera son choix doit être les opportunités d’emploi qu’une ville peut lui proposer. Evidemment, plus les entreprises sont nombreuses plus le marché de l’emploi sera prometteur. Pour un commerçant, ce choix sera encore plus critique puisqu’il doit, non seulement s’assurer qu’il y a suffisamment de passage dans la journée mais, également, que les gens qui vivent dans la zone convoitée aient les moyens…

Vous l’avez donc compris, le premier point à préparer est donc le travail avec un apprentissage de la langue bien avant l’arrivée en Israël et une étude préalable du marché de l’emploi local.

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Le deuxième volet qui préoccupe les immigrés francophones qui vivent déjà en Israël, c’est l’éducation. Très souvent ce qui a motivé leur Alyah c’est de pouvoir offrir un meilleur avenir à leurs enfants. Ne plus vivre dans un ghetto en les scolarisant dans des établissements communautaires et en ne fréquentant que des cercles fermés, de peur de l’assimilation ou d’une agression, est ce qui incite à s’installer en Israël.

Mais voilà, personne en France, en Belgique ou bien encore au Canada ou aux Etats-Unis n’a préparé ces immigrés en les prévenant des différences majeures qui existent entre les systèmes scolaires. Par exemple, le baccalauréat israélien est basé sur l’ancien système soviétique et l’accumulation des épreuves (U.V ou yé’hidoth en hébreu) commencent dès la seconde.

En maths il faut passer au minimum trois examens différents pour réussir cette matière. Je tiens à préciser que l’épreuve de maths d’un niveau coefficient 5 est tellement difficile que de nombreux parents se sont plaints, il y a deux ans, auprès du Ministère de l’Education, en particulier concernant la dernière épreuve, celle passée en Terminale, dénommée 807. Pour vérifier les griefs de ces mêmes parents, le ministère a décidé de tester les enseignants de maths, et là, surprise, seuls ceux qui enseignent eux-mêmes ce fameux examen ont réussi l’épreuve tant il est difficile. C’est clair, le niveau en Israël est donc bien plus élevé que dans les pays occidentaux.

Pour l’anglais, certes les francophones bénéficient d’un sacré avantage puisque nombre de mots anglais ont pour origine le français mais, malgré tout, sauf exception, le niveau est beaucoup plus élevé en Israël. Bien sûr les écoliers israéliens commencent l’apprentissage de cette langue dès le CP mais ce n’est pas l’unique raison. Très tôt, le programme scolaire israélien propose des textes et s’attarde moins sur des points de grammaire, pour familiariser le plus tôt possible les élèves à la compréhension. De plus, l’audio occupe une place non négligeable puisque dès la 6ème de nombreux contrôles ont pour objet un texte audio suivi de questions. Cette méthode d’enseignement à laquelle s’ajoute les films en version originale regardés par les jeunes téléspectateurs israéliens font que les adolescents ont un niveau d’anglais généralement bien meilleur que celui des francophones.

Concernant la physique, les élèves qui passent cette matière coefficient 5 suivent un programme particulièrement corsé : au lieu d’une épreuve écrite unique en terminale d’une durée 3 h 30 en France en section S à laquelle s’ajoute une heure pour la pratique, en Israël, le candidat au bac devra passer trois épreuves écrites de 3 h chacune sur trois sujets différents, mécanique, électronique et optique, auxquelles s’ajoute une épreuve de travaux pratiques en laboratoire qui s’étend sur l’année et dont la note doit être supérieure à 85 (sur 100 bien sûr).

Il faut savoir que le programme israélien est essentiellement axé sur les matières scientifiques (maths, physique, informatique, électronique) et l’anglais. Du coup dans ces matières, le niveau est beaucoup plus élevé qu’ailleurs et cela se ressent avec encore plus d’acuité d’année en année, que les enfants viennent des écoles juives ou laïques européennes. Le retard est encore plus important pour ceux qui viennent du continent nord-américain. Des élèves qui arrivent en cinquième de France ont à peine abordé les fractions par exemple, alors qu’ici depuis le CM2, c’est un sujet qui est complètement bouclé, même chose avec les équations pour un élève qui arrive en quatrième et qui les a tout juste débutées alors qu’ici en 4ème, les élèves étudient déjà les équations du deuxième degré, certains même les cosinus, et sont bien plus en avance sur le programme. Il existe d’ailleurs en Israël de nombreuses filières élitistes qui poussent les meilleurs élèves à intégrer des cursus qui permettent de débuter un programme universitaire dès la seconde…

Ce n’est pas pour rien si, récemment, les élèves israéliens sont arrivés au 7ème rang mondial d’un classement qui sanctionnait les mathématiques et premiers (!) en physique. A l’opposé, contrairement à la France, la géographie est le parent pauvre du programme. Les méthodes d’enseignement elles aussi sont différentes puisqu’en France on privilégie les rédactions alors qu’ici le système de déduction est mis en avant avec les fameux QCM.

Toujours en matière d’éducation, la différence du rythme scolaire vient accroître les problèmes d’intégration. En France, les enfants sont devenus des « élèves 35 h »… A ce jour, dans le primaire en France, les heures de cours d’enseignement s’élèvent à 24 heures hebdomadaires contre un minimum de 36 heures en Israël étalées sur 6 jours. Je ne parle pas bien sûr des heures occupées par la cantine, les récréations ou l’étude mais des heures de cours effectives. De plus, toujours en France, les élèves sont en vacances toutes les 7 semaines pour une durée de quinze jours alors qu’ici, elles sont plus rares avec trois périodes de congés calquées sur le calendrier des fêtes juives, Soucoth, ‘Hanouca et Pessa’h. De ce fait, les élèves olim ont beaucoup de mal à se lever 6 jours par semaine et à tenir la route sur des périodes plus longues d’un congé à l’autre. Ils s’en plaignent d’ailleurs souvent et souffrent d’un absentéisme beaucoup plus élevé que leurs camarades israéliens. A ce stade, les parents doivent être un exemple et ne surtout pas céder face à leurs enfants si ceux-ci leur demande de rester « exceptionnellement » à la maison le vendredi ou la veille d’une fête. Il faut absolument rompre avec ce rythme plutôt oisif qu’ils ont connu dans le passé pour les préparer, au mieux, à la vie active puisqu’en Israël, la semaine de travail compte 45 heures et, qu’outre les jours fériés, il n’y a que 15 jours de vacances…

Dans ce contexte, le choix d’un établissement scolaire s’avère primordial pour le devenir de l’enfant ou adolescent. Très souvent, les parents venus des pays francophones souhaitent un établissement religieux pour leurs enfants.

Il faut comprendre que, là encore, les différences sont notables. L’enseignement religieux tel qu’il existe à l’étranger n’est pas comparable à celui qui existe en Israël. Ici enseignement religieux signifie orthodoxe, c’est-à-dire qu’il n’y est enseigné aucune matière profane (maths, sciences, anglais) et qu’il n’est pas sous contrat avec l’éducation nationale. Ce choix convient à des parents qui souhaitent que leurs enfants deviennent rabbins, mohels, cho’hets ou sofers. Il faut savoir qu’à Jérusalem par exemple, un tiers des olim francophones sont inscrits dans des écoles orthodoxes et que, par la suite, beaucoup d’élèves se retrouvent complètement déphasés et, du coup, abandonnent carrément le système scolaire… C’est pourquoi les parents doivent absolument faire confiance aux professionnels du ministère de l’Intégration ou des Centres de soutien scolaire pour orienter au mieux leurs enfants. Un autre point essentiel pour débuter au mieux la scolarité est de veiller à inscrire ses enfants dans un établissement où un oulpan bien encadré existe.

Pour les parents qui souhaitent que leur enfant passe un bac israélien dans un établissement religieux, ils devront veiller à avoir une tenue vestimentaire en adéquation avec les exigences de ces établissements – yéchivoth ti’honioth pour les garçons, oulpénoth pour les filles. Or, souvent les parents ont dû mal à comprendre pourquoi leurs enfants ne sont pas acceptés dans ces lycées alors qu’ils se considèrent comme religieux. Là encore, un effort leur est demandé, il faut s’adapter.

 Enfin, pour les étudiants, il sera nécessaire de suivre une année préparatoire au cursus universitaire qui leur permettra bien sûr d’apprendre l’hébreu mais surtout de rattraper le niveau en maths et en anglais notamment. De très bons établissements proposent d’excellentes filières, comme le Ma’hon Lev (garçons) / Tal (filles) de Jérusalem ou l’université Bar-Ilan située à Ramath Gan, limitrophe avec Tel Aviv, pour un public mixte.

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Concernant les caisses d’assurance maladie, je suis souvent surprise de constater à quel point les olim francophones ne se renseignent pas suffisamment sur la taille de la caisse à laquelle ils s’inscrivent, le nombre d’affiliés à cette caisse, le nombre de spécialistes, le nombre de dispensaires à travers le pays, l’existence d’un service pédiatrique de la caisse dans leur ville ni même sans savoir si la caisse à laquelle ils s’inscrivent dispose d’hôpitaux. Dans le cas d’une intervention chirurgicale par exemple, il est très fréquent que les hôpitaux donnent priorité à leurs assurés au détriment de ceux des autres caisses. Par ailleurs, en cas de déplacement dans le pays il est toujours réconfortant, surtout si l’on est avec de jeunes enfants, de savoir qu’il y a un dispensaire de la caisse à laquelle on est affilié à proximité. S’inscrire à une caisse maladie exige donc de nombreuses vérifications et il serait une erreur de ne choisir une koupath ‘holim que parce qu’un médecin parle français au détriment de paramètres autrement plus déterminants.

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Enfin, le système bancaire mérite également réflexion. Les frais sont nombreux et même si vous déposez de l’argent sur votre compte vous serez débités d’une commission… C’est pourquoi là encore, vous devez vous assurer que l’établissement dans lequel vous souhaitez vous inscrire a les reins solides, n’a pas souffert de grèves ces dernières années et surtout il vous faudra trouver une agence où vous aurez un contact direct avec la direction de manière à bénéficier d’une relation plus personnelle et humaine en cas de besoin.

Pour conclure, le nouvel immigrant doit comprendre, qu’en Israël, il sera amené à opérer beaucoup de changements dans son quotidien, qu’il devra travailler davantage et gagnera moins d’argent, que les différences sont de taille mais qu’il n’y a pas d’autre choix que de les accepter, les sacrifices étant nombreux. En contrepartie, il jouira d’une vie beaucoup plus intense, plus riche au niveau social et surtout spirituel, d’un cadre de vie bien plus agréable et il aura le privilège de se sentir enfin à la maison. Alors je serais tentée de conclure en disant qu’il vaut mieux être petit chez soi, vivre modestement ici, que grand chez les autres, avec tout le confort et les artifices de la Galouth…

 Muriel Nabet pour Ashdodcafe.com
Pour tout renseignement  +972-54 30 70 916.   ashdodcafe@gmail.com

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