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Les arnaques de la révolution verte : le gouffre financier de la filière photovoltaïque

Cette énergie représente 1,9 % de l'électricité produite en France. Depuis longtemps, elle est perfusée à coups de subventions publiques. Elle pourrait devenir rentable… uniquement parce que les fabricants, pratiquement tous chinois, baissent leurs prix.

Panneaux photovoltaïques sur un parking
Panneaux photovoltaïques sur un parking. Le solaire représente 2,1 % de la consommation électrique française. Mais à quel prix... Photo © PASCAL GUYOT/AFP

Commençons par un peu de physique. Connaissez-vous le watt-crête (ou Wc) ? C’est la puissance électrique maximale d’une installation. Pour un équipement photovoltaïque, c’est donc la puissance maximale produite par des cellules dans des conditions standards. Ce qui correspond à « une irradiation de 1 000 watts par mètre carré et à une température de 25 degrés, la lumière ayant le spectre attendu après la traversée de 1,5 fois l’épaisseur de l’atmosphère », explique Photovoltaïque.info ; qui précise aussi que, « pour un site donné en France, si on analyse la distribution de la puissance atteinte sur une année, on s’aperçoit que celle-ci dépasse rarement 80 % de la puissance crête et que la contribution énergétique des puissances supérieures est très faible ». Bref, on a beau installer tous les panneaux photovoltaïques possibles et imaginables, ils ne produiront jamais la puissance maximale. Finalement, dans cette filière, la seule certitude, ce qui est plutôt rare dans le monde de l’énergie renouvelable, c’est que la production photovoltaïque est nulle la nuit.

Au 30 septembre 2018, la puissance solaire raccordée cumulée atteignait en France 8,4 gigawatts-crête (GWc, 109 watts-crête) ; un chiffre à comparer avec les 500 gigawatts-crête mondiaux (la Chine représente à elle seule environ un tiers de ce chiffre). Avec ses 400 000 implantations (dont 95 % sont de très faible puissance, généralement disposées sur les toits des habitations), la filière photovoltaïque française produit quelque 10,2 térawattheures (TWh, 1012 wattheures), une augmentation de 11 % en un an. Cela représente 1,9 % de la production nationale d’électricité en raison d’un faible facteur de charge (rapport entre l’énergie produite et celle qui pourrait être produite à pleine puissance) et 2,1 % de la consommation électrique française. Mais à quel prix…

Le soutien public au photovoltaïque (donc payé par le contribuable) s’est élevé à 2,5 milliards d’euros en 2019.

En 2019, et pour le seul photovoltaïque, l’aide s’est élevée à 2,5 milliards d’euros et représente 33 % de la contribution totale. « Les dispositifs de soutien aux énergies renouvelables dans les secteurs électrique et gazier – obligation d’achat et complément de rémunération – garantissent, sur le long terme, aux producteurs d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables et aux producteurs de biométhane, une rémunération de l’énergie produite supérieure à la valeur de marché de cette énergie. Le surcoût qui en résulte est assumé par les acteurs qui assurent les missions de service public d’achat de l’énergie ou de versement du complément de rémunération et il est compensé par l’État au titre des charges de service public de l’énergie », explique la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette autorité administrative et indépendante a vu le jour en 2000 et veille au fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz au bénéfice des consommateurs, compte tenu des objectifs de politique énergétique. En résumé, depuis longtemps, le contribuable est appelé à compenser le surcoût du photovoltaïque grâce à ses impôts.

« Un développement sans subvention à partir de 2020 »

Ce qui a eu au moins un avantage : « En France, les dispositifs de soutien s’étant succédé depuis 2002, ils ont permis le développement de la filière photovoltaïque à grande échelle », constate la CRE dans un rapport de février 2019 consacré aux coûts et rentabilités du grand photovoltaïque en métropole continentale. Mais la filière n’est pas encore rentable. « Pour le marché français, le développement du photovoltaïque sans subvention sera possible à partir de 2020 », anticipait l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans son rapport “Filière photovoltaïque française : bilan, perspectives et stratégie”, publié en septembre 2014.

La compétitivité ne serait donc plus qu’une affaire de mois. Principalement en raison d’une baisse moyenne de 32 % des coûts d’investissement (ils représentent les quatre cinquièmes du coût de production), depuis trois ans, liée à la chute des prix des modules photovoltaïques (selon la CRE, les coûts varient entre 600 euros par kilowatt-crête pour les installations au sol et de grande taille et 1 100 euros par kilowatt-crête pour les mises en place sur les bâtiments et les ombrières de parking). À noter que les entreprises chinoises trustent les premières places du classement des fabricants mondiaux de panneaux photovoltaïques. Parallèlement, les coûts de fonctionnement ont eux aussi reculé, de 27 % sur les trois dernières années. Pas trop tôt !

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