Élections régionales : vers une alliance PCF-France insoumise en Île-de-France

Les délégués franciliens du Parti communiste français réunis samedi 16 janvier en téléconférence se sont prononcés à une large majorité en faveur d’un rassemblement au premier tour avec la liste FI, conduite par Clémentine Autain. Une option, parmi les trois qui seront soumises au vote des militants fin janvier.

Malgré les incertitudes qui pèsent sur la tenue du scrutin, au sein de la gauche francilienne, chacun continue d’abattre ses cartes pour les prochaines élections régionales, pour l’heure prévues en juin. Les candidatures de Julien Bayou pour les écologistes, Clémentine Autain pour les insoumis, Audrey Pulvar pour les socialistes sont déjà sur les rangs. Ce week-end, ce sont les communistes qui ont à leur tour posé des jalons en vue de ce rendez-vous. Réunies en téléconférence, les délégations du PCF de chaque département de la région se sont prononcées sur leur cheffe de file et un texte d’orientation. C’est la présidente du groupe Front de gauche dans l’hémicycle régional, Céline Malaisé, qui devrait jouer le rôle de capitaine pour la formation.

Quant au texte, il préconise de « travailler sans attendre à la construction d’une liste commune avec la FI conduite par Clémentine Autain ».

Contrer la droite et le RN

« Il est possible de construire un premier pôle de rassemblement en cohérence avec nos propositions, sans jamais renoncer au rassemblement de toute la gauche et des écologistes au second tour. Seule condition pour battre Pécresse et ses politiques de classe », a estimé Nathalie Simonnet, secrétaire fédérale du PCF en Seine-Saint-Denis, en introduction des travaux. Car face à une pandémie qui aggrave des inégalités déjà fortes, battre la droite et empêcher le Rassemblement national de marquer de nouveaux points est en tête des priorités. « Les effets de la crise sont d’autant plus violents que durant cinq ans la politique régionale a privilégié des choix ultralibéraux et détruit les politiques de solidarité », rappelle la responsable communiste. Et de lister notamment les « 10 millions d’euros de moins pour le logement social, la division par 4 des crédits destinés à la politique de la ville, la baisse de 23 euros de la dotation régionale par lycéen, de 20 millions aux missions locales, de 160 millions aux associations, de 15 millions aux petites structures culturelles ».

« Ni naïveté ni ralliement »

« Nous voulons un rassemblement sur des contenus forts et transformateurs, qui permettent la victoire d’une nouvelle majorité régionale de gauche », affirment ainsi les communistes dans leur texte. À l’automne, ils avaient été à l’initiative de l’appel « Un printemps pour l’Île-de-France », qui a réuni quelque 500 personnalités politiques, syndicales et associatives de la région. « Les forces d’Île-de-France en commun d’une part (conduite par Audrey Pulvar) et FI d’autre part nous ont fait part de leur volonté de rassemblement avec le PCF dès le premier tour, relèvent-ils aujourd’hui. Mais force est de constater, après discussions, que les conditions pour les réunir sur une même liste à l’occasion du premier tour de scrutin sont refusées par chacune des listes à ce jour. »

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Dès lors, c’est vers l’option insoumise jugée « en plus grande proximité politique avec (leur) démarche antilibérale » que les regards se sont majoritairement tournés ce week-end (avec 69 voix, contre 9 pour s’unir avec le PS et 8 pour une liste autonome). Si certains se sont inquiétés de « l’alliance avec une force dont la priorité est la présidentielle », « il ne faut ni naïveté ni ralliement », observe un parlementaire : « Au-delà de Clémentine Autain il y a la candidature de Jean-Luc Mélenchon, mais c’est vrai aussi d’Audrey Pulvar, rampe de lancement pour Hidalgo en 2022 ».

Attente de garanties

Des garanties sont aussi attendues par les communistes tant sur la répartition des candidatures à parité avec la FI, objet d’un préaccord, que sur le rassemblement de toute la gauche au second tour. « Si j’arrive en tête au premier tour, je créerai les conditions pour qu’il y ait une fusion des trois listes des gauches et des écologistes aujourd’hui en lice. C’est la condition pour gagner face à Valérie Pécresse », a assuré Clémentine Autain dans le Parisien. Pas encore tout à fait assez pour le PCF, qui met également sur la table 10 priorités. De la lutte contre les inégalités à la défense de l’environnement en passant par le droit à la santé, au transport, au logement ou encore l’emploi et l’amélioration des conditions de travail.

En 2015, la liste Front de gauche, alors conduite par l’ancien secrétaire national du PCF Pierre Laurent, avait réuni 6,63 % des voix, contre 25,19 % pour le socialiste Claude Bartolone et 8,03 % pour les écologistes. Valérie Pécresse était arrivée en tête avec 30,51 %. Mais depuis, ont estimé plusieurs participants, le quinquennat Hollande a laissé des traces, ce qui pourrait changer le rapport de forces parmi les listes de gauche.

Néanmoins, la position arrêtée ce week-end n’est pas définitive. Les adhérents du PCF de toute la région seront appelés à se prononcer par un vote organisé du 28 au 30 janvier entre les trois options en présence : une liste conduite par Clémentine Autain, par Audrey Pulvar ou par un ou une communiste.


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